16 février 2012

Astrologie fondamentale : Les Gémeaux dans la relation

I  Les pommes d’or des Hespérides


Le mythe :

A l’ouverture de la troisième porte, on ordonna à Hercule de rapporter les pommes sacrées du jardin des Hespérides. Ce dernier demanda son chemin à son instructeur qui ne put lui répondre car ce n’est pas ainsi que l’on trouve les fruits. Il lui révéla toutefois deux choses : un dragon à cent têtes ainsi que trois jeunes femmes veillent sur l’arbre et en prennent soin. Il lui apprit aussi la présence de cinq épreuves, sur le chemin, permettant de grandir en sagesse.
Hercule s’engagea dans sa quête sans prétention de réussite ni d’échec. Nul ne put l’aider car nul ne savait où se trouvait l’arbre. Il le chercha en tout lieux sans succès. L’instructeur envoya Nérée (que l’on nommait l’ancien de la mer) pour l’aider, mais Hercule ne reconnut pas en lui un messager et ne comprit pas la sagesse de ses dires.
Reprenant ses recherches, Hercule croisa le serpent Antée et fût vaincu aisément par l’animal. Persuadé que le serpent gardait l’arbre, Hercule lutta de toute ses forces mais sans succès. Enfant, il avait pourtant vaincu un serpent à mains nues dans son berceau ! Ne comprenant pas d’où venait sa faute, il lutta encore, saisit le serpent, le souleva dans les airs et en fut victorieux. Antée lui promit de s’opposer à nouveau à lui par delà la huitième porte.
Hercule rencontra par la suite le perfide Busiris, fils des eaux, maitre dans l’art de l’illusion et aux dires d’apparente sagesse. Hercule crut les paroles du fils de Poséidon et le pris pour le maitre qu’il n’était pas. Lui obéissant aveuglément, il faiblissait de jour en jour. Lentement, Busiris le soumit à sa volonté et finit par l’enchainer à un autel. Alors qu’il luttait pour se libérer, Hercule se souvint des paroles de Nérée : « la vérité est en nous même. Puise dans cette force et cette sagesse intérieure, héréditaires ». Apres une année de captivité, Hercule se releva, brisa ses chaînes et attacha Busiris à l’autel.
Il poursuivit son chemin et fut attiré par des cris de détresse. Il hésita, craignant de retarder sa quête s’il portait assistance à cette personne visiblement dans le besoin. Les cris le menèrent à Prométhée enchainé à un rocher, des vautours lui arrachant le foie. Hercule chassa les oiseaux et brisa les chaînes. Il prit soin du blessé jusqu’à sa guérison puis continua son voyage.
Sur les indications d’un pèlerin, il se dirigea vers de hautes montagnes, vit enfin l’objet de sa recherche et pressa le pas. Mais, sur le chemin, se trouvait Atlas qui chancelait sous le poids du monde. Il ne demandait pas d’aide mais la souffrance se lisait sur son visage. Hercule en oublia jusqu’aux fruits sacrés et pris le fardeau du monde des épaules d’Atlas pour le transférer sur les siennes. Fermant les yeux, les muscles tendus par l’effort, le fardeau glissa des épaules d’Hercule libérant ainsi les deux hommes.
Ouvrant les yeux, il vit le géant, qui lui offrait des pommes d’or. Trois sœurs lui tendaient elles aussi des pommes. Aglaé, qui lui dit : « Le chemin est ponctué par des actes d’amour, seul le service conduit jusqu’à nous ». Erythéia, lui donna une pomme sur laquelle était gravé le mot service. « Souviens-toi de ceci » lui dit-elle. Hespéris, lui dit avec clarté « va de l’avant et sert ; foule le sentier des serviteurs du monde ».
Hercule rendit les pommes aux sœurs pour ceux qui passeraient après lui et s’en retourna d’où il était venu. Il se présenta devant son instructeur pour lui rendre compte de l’accomplissement de sa quête. « Va et retrouve moi par delà la quatrième porte ».


Analyse du mythe :

Le premier fait marquant de cette épreuve est qu’elle n’est pas limitée dans l’espace. La recherche des pommes d’or doit s’effectuer sur le plan physique mais le champ de recherche n’est pas défini comme dans les deux premiers tests. Nous nous souvenons de la contrée dans laquelle sévissaient les cavales et des îles de Crête où résidait le Taureau sacré.
La recherche porte sur l’arbre sacré et les pommes d’or des Hespérides. Ce mythe n’est pas sans rappeler celui de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, l’arbre de l’Eden. En effet, ces deux arbres sont l’allégorie de la découverte du mental par l’homme. La vision du bien étant le mental tourné vers l’âme et la vision du mal celle du mental tourné vers les formes. Cette symbolique est aussi présente dans le mythe d’Avalon, l’île des pommes ou Arthur se fit porter afin d’y être soigné. La pomme étant pour les celtes le moyen de conserver un contact avec l’Autre Monde, soit la représentation symbolique du mental. Cette quête est donc bien celle de la recherche de l’âme (seul le mental nous mène à sa perception) depuis le plan physique. C’est l’unité dans la dualité âme/corps qui est recherchée ici.

Les cinq épreuves vont être les cinq rencontres majeures qui ponctuent les recherches d’Hercule (Nérée, Antée, Busiris, Prométhée et Atlas). Lors de chacune de ses rencontres, Hercule va devoir percevoir en l’autre l’éclat du divin (comme le lui a enseigné l’épreuve du Taureau). Le véritable travail Gémeau pour Hercule va être d’établir de justes relations sur le plan physique, entre individualités. On remarquera l’évolution au cours des rencontres que va faire Hercule sur son chemin.
Tout d’abord Nérée qu’il ne perçoit pas, ce n’est qu’après qu’il se souviendra des paroles de Nérée mais sur le moment il ne voit qu’un vieil homme. Nérée représente l’instructeur intérieur : l’âme.
Puis viennent Antée et Busiris auxquels il va être confronté lutant longtemps pour dissiper les mirages qu’ils ont semés. Dans un premier temps l’illusion de l’insurmontable, de l’invincibilité d’Antée. Puis ensuite Busiris qui se substituait au maitre intérieur, qui l’éloignait du cheminement vers l’âme. Busiris représente le soi inferieur.
Ensuite vient Prométhée, mais l’hésitation d’Hercule est toujours présente. Il l’aidera finalement en dépit de sa quête.
Quand Hercule rencontre Atlas, la relation est juste tout comme la perception qu’il a de lui. Hercule entre en état de service et agit dans de justes relations, réalisant ce qui doit être fait. Il est libéré des mirages. Les interrelations que va vivre Hercule sont de plus en plus proches de l’état de service, jusqu’à l’atteindre et trouver ainsi les pommes d’or.

Il est intéressant de noter que dans les Gémeaux se trouvent deux étoiles du nom de Castor et Pollux. Elles représentent les deux aspects de l’homme, l’un immortel : l’âme, et l’autre mortel : la personnalité. On peut d’ailleurs constater, en astronomie, que l’éclat de castor diminue avec le temps et celui de Pollux (immortel) augmente. Cet effet représente bien la croissance du soi supérieur au dépend du soi inférieur La gémellité représentée dans ce signe se retrouve dans les mythes de Remus et Romulus ou encore Abel et Caïn. L’un meurt et l’autre vit. L’âme Immortelle et le corps Mortel.


II Les Gémeaux

Ce signe vient à la suite du Bélier et du Taureau et clôt le cycle printanier. Il est en application sur le plan physique, le travail en Bélier étant localisé dans le plan mental et le travail en Taureau dans le plan émotionnel. Comme expliqué dans les exposés précédents, le Bélier a initié le mouvement, établi le plan de route et le taureau a généré l’aspiration à progresser par le biais du désir. Les gémeaux appliquent au plan physique les intentions développées dans les signes précédents. Ils développent ainsi le relationnel entre Esprit et Matière, Ame et Personnalité, nous et les autres, nous et le plan global…
Les Gémeaux sont un signe de dualité. Ils vont gérer les relations entre le haut et le bas, entre ce qui est immortel (l’essence de vie) et ce qui est mortel (son véhicule).


Relation au niveau microcosmique et macrocosmique


La relation atomique     :


La relation au sein d’un atome existe du fait du mouvement de l’électron par rapport au noyau. L’absence de mouvement entrainerait un crash de l’électron sur le noyau. 



La relation planétaire et stellaire :


La lune tourne autour de la terre au même titre que l’électron autour de son noyau. On peut aussi constater que l’ensemble Terre/lune tourne autour du soleil (se constat s’étend bien évidemment à la totalité des planètes et satellites de notre système solaire). Ce schéma, aussi simple soit-il nous démontre que la relation entre individu et ensemble est régie par le mouvement. Tout comme précédemment, la cessation du mouvement entrainerait un crash.

Si les relations des règnes inférieurs et des règnes supérieurs sont régies par le mouvement, qu’en est-il des relations entre individus (ou entre individus et ensembles) dans le règne humain ?



Les différents états magnétiques




La relation à soi

La dualité :

« La dualité, qui est la contradiction de l'unité, en est aussi la conséquence. »
Charles Baudelaire

Nous vivons dans un monde de dualité. Le vrai ne peut exister sans le faux, le beau sans le laid, la vie sans la mort, la paix sans la guerre, moi et ce qui n’est pas moi.
Les gémeaux nous rappellent que ce monde est dualité. Nous sommes esprit et matière, corps et âme. Ils nous rappellent aussi que cette dualité n’est pas synonyme de séparation mais bel et bien deux états distincts issus d’un même dénominateur commun. Le monde occidental fait bien trop souvent cet amalgame. Nombreux sont ceux qui cherchent à devenir un être spirituel au détriment de l’incarnation. Si on recherche la richesse on engendre la pauvreté ! Si l’on convoite la victoire, on engendre la défaite.
On voit un bon exemple de ce séparatisme occidental dans l’histoire de cette américaine qui rend visite à une tribu d’Aborigènes. Elle demande à l’ancien quels sont les jeux des enfants. L’ancien prend une grande feuille d’arbre et la déchire en plusieurs morceaux, les enfants par la suite essayant de la reconstituer. L’ancien demande à son tour à cette femme quel sont les jeux pratiqués par les enfants chez elle. Elle fait mettre les enfants en ligne et courir jusqu’à un arbre désignant le premier arrivé à l’arbre comme vainqueur. L’ancien lui dit que son jeu n’est pas bien, il y a un seul gagnant.
Que retenir de cette histoire ? Nous sommes en présence de deux cultures de niveau de conscience différent. L’aborigène est proche de l’homme animal, il ne vit et ne se définit que par l’ensemble. Sa vision des choses englobe le tout. L’américaine, vit le séparatisme, la fin de l’involution. Elle ne prend en compte que la partie dissociée de l’ensemble qui l’intéresse. Qui a raison ? Les deux !
L’âme est unité et pourtant, elle va se diviser, s’individualiser, descendre dans la matière afin de pouvoir l’élever vibratoirement. L’aborigène perçoit une vérité d’ensemble que l’américaine doit percevoir à nouveau. L’individualisation a généré une façon de penser séparatiste. Cela donne matière à comparaison et établi des champs d’expérimentations. La richesse d’une relation dépend entre autre des diversités qui la compose.


Symbole du collectif Esprit/Matière :

Nous sommes un collectif. Je ne suis ici qu’une impulsion en rapport avec vous et reste avant tout un participant. Ce que j’écris ici est lié à la relation que nous avons mise en place. Il n’y a ni maitre ni élève ou alors vous êtres autant mes élèves que mes maitres… Le symbole choisi pour ce collectif est très représentatif du gémeau d’où sa présentation dans cette conférence.

La méditation nourrit le lien entre ce qui est fini, l’incarnation et ce qui est infini, l’Ame. Le Gémeau nous rappelle que nous sommes ces deux états, nous sommes corps et esprit. L’évolution consciente n’est en aucun cas l’abandon de ce qui est terrestre pour ce qui est spirituel mais bel et bien un travail de concert, d’ensemble.


La relation entre individus

Le mot communication vient du latin communicatio : mis en commun. Quand deux personnes sont en relation, on dit qu’ils communiquent et quand ils se font la tête on dit que la communication est rompue. Le propre d’une relation entre deux individus est typiquement ce concept de mise en commun.


Nous avons, sur le schéma juste au dessus, la représentation de deux ensembles polarisés et du mouvement relationnel qui les lie. Comme pour l’électron ou les planètes, le mouvement prévaut à la relation et c’est par ce mouvement que A est en juste relation avec B.
Si l’on efface ce mouvement, si on le dissipe, nous allons nous retrouver dans les mêmes situations magnétiques de répulsion ou d’attraction. Que veut dire dissiper le mouvement ? C’est se focaliser sur une polarité A qui pense à A sans prendre B en considération ou encore A qui pense à B sans se prendre en considération. De ce focus sur la polarisation va naitre l’opposition, rejet, violence, rupture ou l’attraction assimilation, amalgamation. On peut retrouver cela chez des personnes totalement assimilées à leur entreprise ou à leur conjoint.
Pour vivre de justes relations, il est donc nécessaire de se focaliser sur ce mouvement et le nourrir.

« Si on te frappe sur la joue droite, prends des leçons de karaté »
Mafalda

Voila un bel exemple de polarisation… Les paroles de Jésus rapportées dans la bible « si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tends lui aussi la gauche » avaient pour le père Pascal un sens bien particulier. Il entendait en cela, tends lui la joue gauche afin qu’il y dépose un baiser, laisse une ouverture au pardon. J’y vois un sens quelque peu différent : quelques soient les actes d’autrui (bon ou mauvais), ne le définis pas par ses actes, ne lui colle pas d’étiquette.
Les étiquettes sont du niveau de la polarisation. Si chaque fois que je vais voir mon supérieur hiérarchique je me dis « quel con celui là » comment puis-je espérer entretenir, un jour, de justes relations avec lui. Les bonnes étiquettes sont à traiter de la même façon. Si je me dis « elle est géniale, j’adore cette fille… » Comment entretenir une juste relation ? Un homme qui bade une femme (action consistant à laisser choir sa mâchoire au sol) dès qu’il la voit entretient-il de justes relations avec elle ? Si j’ai des attentes envers autrui, une fois de plus je retombe dans la polarisation, et une fois de plus je n’entretiens pas ce mouvement relationnel.
Tout ce que nous vivons entre individus ou ensembles doit se baser sur le relationnel. Je n’ai pas d’ami mais des relations d’amitié, je n’ai pas d’amoureux je vis une relation amoureuse, je ne suis pas en conflit avec autrui, on a vécu une relation conflictuelle. A nous de nourrir, entretenir ou rétablir le mouvement qui nous mène à de justes relations.

L’autre, autant que moi, fait partie de la relation, il est important de le réaliser. Si je parle pour m’écouter parler ou laisse parler l’autre sans m’impliquer la relation est faussée. Il faut tendre vers l’autre, tendre à devenir, à considérer l’autre. Un philosophe contemporain dit à ce sujet : « ce n’est pas moi qui parle, c’est nous qui parlons » J-C Van Damme. Ce que je dis, ce que j’écris, ce que je pense, n’est pas fait dans le vide mais au sein d’une relation vécue.
Le collectif Esprit-Matière que j’anime ici est un fait de collaboration, pas un rapport Enseignant / enseignés !  J’apprends autant de vous que vous de moi. Je remets en question chaque concept, chaque connaissance que je propose. Sans cette relation, cela ne serait pas fait, je n’apprendrais pas. C’est en incluant l’autre dans la relation autour de cet enseignement que l’enseignement prend vie, existe. De fait, ce mouvement préexiste à la forme qu’il habite (ce collectif).

Au sein d’un groupe, l’attitude à adopter est la même. Il est nécessaire de se décentrer, nous sommes un élément du groupe tout autant qu’une individualité. Nous retrouvons ici la dualité qui caractérise les gémeaux. Or dans la relation Esprit / Matière nous sommes autant l’un que l’autre. Notre but n’est pas de devenir le groupe mais de tendre vers lui en restant une individualité. Ainsi que nous l’avons vu avec le symbole du méditant, le but est de travailler de concert, nous sommes des participants ! L’assimilation au groupe tout comme dans la relation entre deux individus est le fruit d’une relation détériorée. On peut observer cela dans les phénomènes de débordement dans certaines manifestations de groupe. Des personnes qui, individuellement, n’auraient pas dépassé certaines limites convenues (état d’ivresse, casse de vitrines, altercations…) suivent une dynamique de groupe sans identité propre.


Evolution au sein des Gémeaux

Homme animal : L’homme au sortir du règne animal aura dans les gémeaux des relations pour avoir des relations. Il restera très en surface et va vouloir s’entendre bien avec tout le monde.
Homme en involution : Dans l’individualisation des gémeaux apparait l’illusion de la liberté. Cette sensation est liée au fait que l’homme fuit les étiquettes. De ce fait, il ne sait pas se définir clairement. Ces personnes seront souvent éparpillées et s’engageront avec difficulté.
Homme évolué : L’homme évolué remet du mouvement là où il n’y en a plus en apparence, il interagit avec autrui en tant que participant d’un tout, d’une relation. Dans la méditation, il réconcilie ce qui est en haut et ce qui est en bas. AAB écrit sur les Gémeaux : l’âme dit « Je reconnais mon autre moi, et dans l’effacement de ce moi, je croîs et lui ».

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