29 mai 2012

Astrologie fondamentale : Le Cancer, maître des formes


I  La capture de la biche de Cérynée


Le mythe

Se tenant entre les piliers de la quatrième porte, Hercule assista à une querelle entre Artémis, déesse de la lune, et Diane la chasseresse des cieux. Elles se contestaient la propriété d’une jeune biche aux cornes d’or. Artémis prétendait avoir nourri et soigné la biche quand elle était jeune et sa rivale la réclamait car, ayant grandi, la biche était devenue utile.
La voie de son instructeur résonna alors à ses oreilles : « la biche appartient au Dieu Solaire dont tu vois le sanctuaire depuis cette porte, conduit là dans le sanctuaire où tu la déposeras ».
Chasser la biche n’était pas aussi simple qu’il y paraissait. Chaque fois qu’Hercule s’approchait de l’animal, Artémis ou Diane déjouaient ses efforts. La traque dura toute une année et jamais il ne put approcher l’animal. Mais un jour, il l’aperçue épuisée par sa fuite auprès d’un étang. Hercule décocha une flèche vers la biche et lui blessa la patte. Il put ainsi l’attraper et la serrer contre son cœur sans qu’elle ne se sauve.
Hercule revendiqua tout haut la possession de la biche ! Mais la voix de son instructeur ne tarda pas à se faire entendre : « la biche ne peut appartenir à l’homme, elle appartient aux dieux ». Hercule protesta, la biche était sienne par sa longue chasse ! « Tu es autant Dieu qu’homme Hercule, la maison de Dieu est donc aussi ta demeure, déposes y la biche ».
Il déposa donc la biche au centre du sanctuaire sacré de Mycènes.
Artémis, maitresse des formes, et Diane vinrent au temple revendiquer la propriété de la biche. Elles virent la biche étalée comme morte au centre du sanctuaire d’Apollon.
Hercule retourna auprès de son instructeur l’informant de l’accomplissement de sa tache. Arrivé auprès de ce dernier, il aperçu un jeune et frêle  faon aux cornes dorée sur une colline. « Ai-je accompli ma tâche ? » demanda-t-il. L’instructeur répondit « De par la nature de la tâche et de la biche, la recherche doit être fréquente. A maintes reprises ceux qui sont les fils des hommes tout comme les fils des dieux doivent chercher et porter la biche aux cornes dorées dans le sanctuaire des dieux. Va par delà la cinquième porte, ce travail est terminé.».


Analyse du mythe

Artémis, déesse de la lune, Diane la chasseresse et Apollon revendiquent tous trois la biche. Artémis représente le passé de la biche, sa jeunesse, l’instinct. Diane représente le présent de la biche, l’intellect. Apollon représente quand à lui le devenir de la biche, l’intuition.
Ces trois aspects sont les stades de l’évolution de la vie au sein de la forme. L’instinct, l’intellect, l’intuition puis la mort pour laisser place à une nouvelle forme (le jeune faon aperçu par Hercule).
La symbolique de la réincarnation est évoquée par l’instructeur à Hercule : à chaque naissance l’instinct nous gouverne, développer l’intuition est le but de chaque vie. Le travail d’Hercule n’était donc pas simplement d’attraper une biche mais de s’élever au niveau de l’intuition. L’intellect devenant l’outil par lequel se réalise l’intuition, l’instinct leur étant subordonné.
Il est intéressant de noter qu’Hercule met un an pour capturer la biche soit un cycle d’incarnation, symboliquement parlant.


II  Le Cancer


La symbolique du Cancer














Le crabe aux pinces d’or (Tintin)


En Grèce il est nommé le crabe, en Egypte le scarabée et en Inde le coléoptère. Il fut parfois appelé le cercueil en Hébreux et le tombeau de Lazare par les premiers Chrétiens. On peut reconnaitre dans chacun de ces symboles un certain enfermement au sein d’une carapace, d’une boite. C’est le symbolisme de l’âme qui s’incarne/s’enferme dans un corps formel. En accord avec cette image, le cancer construit les creusets qui vont abriter les âmes.
Au delà de l’aspect d’enfermement ou de prison, se dégage l’aspect d’incarnation dans le monde des formes. On pourra noter que le scarabée signifiait pour les égyptiens « qui vient d’être engendré » et que Lazare revient à la vie.


I3 : Instinct-Intellect-Intuition

Instinct :
Du latin instinctus dérivé, avec le préfixe in- de stinguere (« piquer »). Étymologiquement parlant, l’instinct est « ce qui pique ou anime le for intérieur ».
Définition : Mouvement intérieur qui les fait agir sans le secours de la réflexion pour accomplir des actes conformes à une espèce et adaptés à ses besoins.
Wikipédia

Comme évoqué plus haut, l’âme s’isole au sein d’un creuset afin d’évoluer dans cette forme. Dans un premier temps (en excluant la période homme animal) l’humain vit en conscience de masse, guidé par l’instinct. L’individu n’est pas différencié de cette masse homogène. Il n’y a pas encore de désirs personnels sinon ceux dictés par la masse. Les peuplades amérindiennes sont un exemple assez frappant de cet état d’homme assimilé à un groupuscule sans désir propre, animé par l’instinct de survie, migrant en fonction des saisons… Plus proche de nous, la Chine, l’Inde ou l’Afrique sont encore dans ce type conscience.


Intellect :
Du verbe latin intelligère (« discerner », « saisir », « comprendre »).
Définition : La faculté de l’âme qu’on nomme aussi entendement, faculté de connaître supérieure.
Wikipédia

Afin de s’extraire de cette masse, l’homme va développer l’intellect. Il est désormais libre de penser par lui-même et se considère enfin comme individualité. Il est de ce fait capable de donner son opinion et de percevoir ce qui est bien ou mal en fonction de ses critères personnels. La disparition des mariages arrangés par exemple fait état de ce passage à l’individualisation et au développement de l’intellect. Au niveau des civilisations nous baignons pleinement dans cette individualisation (Europe, Etats-Unis…).


Intuition :
Du latin intuitio (« acte de voir d’un seul coup d’œil »).
Définition : Toute connaissance non rationnelle, qui est automatique, innée et ne fait pas ou peu appel à la raison.
Wikipédia

Une fois individualisé, nous tendons vers la conscience de groupe. Conscience que l’on ne peut atteindre sans passer par ce séparatisme précédemment cité. Il n’existe pas de sociétés en conscience de groupes mais nous percevons, dans nos sociétés occidentale la nécessité de passer à quelque chose d’autre. Le besoin du collaboratif se fait sentir mais nous sommes trop ancrés dans nos désirs personnels pour tendre pleinement vers cela. Nous avons les moyens de dissoudre les formes qui n’ont plus lieu d’être mais la prise de conscience n’est pas encore en présence dans l’ensemble (ou majorité) de la population. Les problématiques telles que la faim, l’écologie, le racisme sont des problèmes liés aux formes mais sans prise de conscience nous ne pourrons les traiter.


Nous voici donc en présence de trois grands états de conscience dans l’évolution de l’humanité tout comme dans celle de l’individu au sein d’une vie ou de l’ensemble de ses vies. L’aspect humanité/société a été développé ci-dessus mais rapporté à un cycle de vie on perçoit très bien ces trois états : L’enfant qui est assimilé à sa famille et qui a les croyances de ses parents. L’adolescent ou jeune adulte qui se détache, prend position individuellement, s’oppose. Et l’homme devenu parent ’’responsable’’ qui vit en conscience de groupe et agit pour l’ensemble familial.
Ces trois états de conscience sont en astrologie symbolisés par :
Le cancer : conscience de masse
Le Lion : conscience de soi (ou conscience individuelle)
Le verseau : conscience de groupe
On peut donner à ces trois états les qualificatifs de vie en réaction, de développement de l’opinion personnelle et d’interaction avec les lois fondamentales (toute idée étant la partie intelligible d’une loi)
Il est important de ne pas confondre masse et groupe. Et de réaliser que pour passer du premier état au second il faut s’individualiser. La grande différence vient du fait que dans la masse l’homme subit, il survit et dans le groupe l’homme participe, il collabore avec le plan.


Cancer : créateurs de la forme 

« Inventons, il en restera toujours quelque-chose. »
Léonard (la BD)

Le cancer est donc, entre autre, celui qui construit les formes. Il va être à l’origine de la modélisation de toutes les formes, pas uniquement physiques. Il va aussi élaborer des formes émotionnelles et mentales. Pour ce faire, le cancer va vivre dans une utopie permanente et va faire preuve d’une grande créativité bien loin du côté routinier et passéiste qu’on lui alloue souvent. Il va au contraire chercher à percevoir de quoi doit être fait demain avec pour outil des échantillons de vécus contemporains.
Une fois ces formes mises en place, il va devoir les nourrir de lumière tant qu’elles ont lieu d’être et laisser mourir d’inanition celles qui n’on plus lieu d’être. Là se trouve la problématique du cancer ! Il est souvent attaché aux formes qu’il crée et éprouve de la difficulté à s’en séparer. Il va de soi que, comme pour les autres signes, le cancer évolué n’est pas sujet à ces difficultés. Le cancer ’’inferieur’’ tendra à conserver toute forme adaptant sa conscience à celles-ci et non l’inverse. Ces formes perdurent donc et c’est ainsi que nait la cristallisation de formes qui sont maintenues alors qu’elles n’ont plus de fonction propre autre que parasitaire. On peut citer le racisme et les religions comme exemples évidents de formes qui doivent se dissoudre et laisser place à de nouveaux modes de pensées.


De l’involution à l’évolution

Alice Bailey nous soumet deux phrases symboliques pour chaque signe. L’une vue par la forme et l’autre vue par l’âme. Le premier aspect du cancer qu’aborde AAB (la vue de la forme) est « que l’isolement soit la règle, et pourtant la foule existe ».
En involution, le cancer est totalement immergé dans la masse. Il n’a aucune pensée ni création individuelle. C’est un conservateur, patrimoine et traditions font partie de son quotidien. Au fil de son involution, le besoin de se détacher de la masse se fait sentir et il s’individualise. Il garde un certain instinct de conservation des formes et a du mal à les lâcher. Comme son archétype, il va s’abriter derrière ses formes.

L’aspect supérieur évoqué par AAB est « Je bâtis une maison illuminée et je l’habite ».
Evoluant, le Cancer va nourrir les formes qui sont nécessaire à l’évolution de l’ensemble et laisser mourir celles, abouties, qui n’ont plus lieu d’être. En bon architecte, il va façonner les formes de demain intuitivement sans identification à ses dernières.


III  Les portes du Cancer et du Capricorne

« Qui crie à la naissance, en mourant comprend pourquoi. »
Proverbe bulgare

A l’image de ce que nous avons déjà évoqué, la porte du cancer est celle par laquelle l’âme prend corps terrestre, s’incarne dans le monde formel. Cette porte est associée à la mère, celle qui enfante, qui donne naissance.
Le signe opposé au Cancer est celui du Capricorne. Par opposition, la porte du capricorne s’ouvre sur le monde de l’Esprit. Cette porte est associée au père de tout ce qui est, la grande vie une de l’univers. Le Capricorne est donc l’ouverture vers le monde de l’Esprit, la renaissance Spirituelle.
La raison de ce voyage est la conscientisation dans les formes de l’existence de l’âme. De cette action résulte la spiritualisation de la matière.



On observe deux grandes phases de vie, l’une formelle et l’autre spirituelle. La mort formelle n’est de fait que la renaissance en tant qu’âme, tout est question de point de vue.

Dieu a créé l'homme. Et ensuite, pour le remercier, l'homme a créé Dieu.
Le chat, Gelluck

14 mai 2012

Les Formes

Au sein de certains exposés, il va souvent être question de formes et de vie formelle (à travers les formes). Il est donc important de définir ce qu’est une forme avant de poursuivre plus avant. Nous avons déjà abordé les formes de façon très succincte dans un précédent exposé dont le schéma ci-dessous est tiré.



Forme :
Du latin forma, littéralement « ensemble des caractéristiques extérieures de quelque chose ».
Wikipédia


L’Ame est le fruit de la rencontre entre Esprit et Matière. Afin d’œuvrer au sein de la matière, elle va engendrer des formes. C’est par le biais de ces dernières que le travail de mise en lumière de la Matière pourra s’effectuer.
Quelles sont ces formes ?
On distingue dans un premier temps toutes formes physiques émotionnelles et mentales comme par exemple un corps humain, un loisir et l’éducation. On voit très bien l’évolution au sein de ces formes qui nous développent. L’évolution du corps humain (de la naissance à sa mort), le développement émotionnel et l’éducation personnelle. Sur une plus grande échelle, on peut identifier comme formes (ici aussi à titre d’exemple) la structure géométrique au sein du règne minéral, des phénomènes émotionnels mondiaux comme la haine raciale et l’émergence de l’éducation systématique. On voit ici des formes individualisées et des formes plus globales.
On distinguera aussi comme formes tout ce qui a trait au milieu ambiant dans lequel nous évoluons. La famille, le quartier, l’entreprise, le pays… Il est intéressant de noter ici que l’âme choisit sa famille au moment de l’incarnation. Elle se dirigera forcément vers une famille traitant la problématique principale qui la concerne (juste rapport avec l’énergie, juste expression émotionnelle, juste rapports humains dominant/dominé…). On peut retrouver au sein de sa famille proche (père et mère) la problématique première qui nous a poussés à nous incarner en son sein. Le plus grand défaut que l’on reconnait à ses parents (et particulièrement lors de notre adolescence) est la problématique première pour laquelle nous nous sommes incarnés. Il est important de noter que cette problématique se résoudra dans cette vie ou une prochaine voire qu’elle est déjà résolue (ce qui entrainerait l’émergence d’une nouvelle problématique familiale, et ainsi de suite). La constitution d’une nouvelle cellule familiale (le couple) est axée sur cette même problématique, l’autre cherchant aussi à résoudre ce même problème en collaboration. On entendra souvent dire que certains parents sont diamétralement opposés ce à quoi nous pouvons répondre que celui qui dépense sans compter et l’avare ont tout deux la même problématique à traiter.
On peut aussi considérer l’aura, le corps physique de l’âme comme un autre forme qui n’entre pas dans les deux catégories précédemment citées.

L’humain s’est souvent considéré comme étant (formellement) l’état le plus évolué toutes espèces confondues. Cette croyance est le propre de l’individualisation qui donne du pouvoir aux formes. Les dires tels que ceux de Gustave Flaubert (auteur de Madame Bovary) : « De la forme naît l’idée » nous démontrent l’importance donnée aux formes. Une idée est quelque chose qui découle d’une loi fondamentale. C’est portée par l’âme que l’idée s’incarne dans le monde formel et non l’inverse. La perception de cette dimension de l’Esprit qui nait avec l’évolution de l’homme permet d’affirmer : « de l’idée naît la forme » !

Pour finir, le signe astrologique symbolisant la prise de forme (l’incarnation) est le Cancer. Le sujet de la forme y sera à nouveau évoqué.