12 juillet 2011

Astrologie fondamentale : Le Taureau et la clairvoyance

I - Le mythe d’hercule et la capture du Taureau de Crète

Le mythe :

Pour cette deuxième épreuve il fût demandé à Hercule de ramener le Taureau sacré de Crète. Conscient du besoin d’accomplir sa tâche, il se mit en route vers le royaume de Minos, roi de Crète et gardien du Taureau. Hercule, guidé par l’étoile qu’il voyait  briller sur le front du Taureau, traqua l’animal. Cette lumière fût le seul guide d’Hercule dans sa chasse solitaire.
L’animal capturé, Hercule monta sur son dos et le chevaucha jusqu’à l’île des cyclopes. Il fit cela dans le dans le but de le remettre aux trois gouverneurs cyclopes : Brontès, Stéropès et Argès. Ces derniers allèrent à la rencontre d’Hercule afin de le questionner sur les raisons de sa venue. Hercule leur expliqua sa tâche et que leur livrer le Taureau était le seul moyen de lui éviter le sacrifice désiré par Minos. « Qui t’a demandé de sauver le Taureau ? » lui demanda l’un des gouverneurs. « Je l’ai ressenti au fond de moi » fût sa réponse.
Hercule revint rendre compte de l’accomplissement de sa tâche auprès de son instructeur qui, le voyant arriver les mains vides, le questionna à ce sujet. Il expliqua alors les raisons qui le poussèrent à livrer le Taureau aux trois cyclopes et accomplir ainsi sa tâche. « Dans la lumière tu verras la lumière » répondit l’instructeur « le deuxième travail a été accompli ».


Signification :

L’étoile sur le front du taureau est Aldébaran, étoile assimilée à la lumière, l’illumination et le son. En ancienne Egypte, le taureau était appelé « Interprète de la Voix Divine ». La résultante du travail d’Hercule peut se traduire par la transcendance de la matière et, de ce fait l’illumination de l’éclat divin en son sein. Hercule voyant l’étoile représente donc la perception de l’être fondamental au sein du taureau, au delà de la forme ; la mise en lumière de la forme.

Le Taureau est en étroite relation avec le monde du désir. Symbole de la force créatrice, il nous parle d’interrelation entre les formes et ceux qui les construisent, d’attraction magnétique, de sexe.
Monter le Taureau est un symbole de maitrise. Hercule chevauchant et conduisant le Taureau symbolise ici sa maitrise du désir. L’âme agit de même avec la personnalité qui peut être assimilée à un taureau indompté. Une fois le taureau maîtrisé et conduit, elle peut agir dans de justes relations, guidée par le dessein global et, de fait, détachée du désir matériel. Quand le Taureau est remis aux cyclopes (symbolisation de l’âme), les trois aspects de l’esprit pourront se manifester. Brontès signifiant tonnerre et représentant ce qui doit être (la parole de Dieu), Stéropès signifiant foudre et représentant la lumière de l’âme et Arges signifiant activité tourbillonnante représentant l’activité de la vie en incarnation. Il est aisé de faire le parallèle entre les trois cyclopes et les trois intentions fondamentales de l’esprit (cf : l’être humain fondamental). Les trois cyclopes représentant donc la volonté universelle, l’unité et l’intelligence active. On voit ici un désir transformé par son élévation vers l’âme (ou l’esprit). En aucun cas le désir n’est détruit, endormi ou tué.   

Pour conclure, le travail d’Hercule consistait à voir la lumière dans le taureau, maîtriser et conduire ainsi ses désirs vers un aspect supérieur. Il atteint ainsi un niveau de maîtrise qui le détache du désir matériel, laissant ainsi le plan s’exprimer librement à travers lui.


II - Le Taureau

Le Taureau s’inscrit dans la suite du Bélier. Ces deux signes sont très complémentaires. Le Bélier est dans l’action et le Taureau dans le désir. Nous passons donc du crédo « agir pour exister » au crédo « avoir pour exister » ; ceci bien entendu au regard de leur aspect inferieur. Bélier et Taureau vont mettre en place les aspects que nous allons développer tout au long des autres signes.


Le thème du désir

« Désir :
Du latin désirerium (désir, envie, regret) déverbal de desiderare (regretter l’absence de, souhaiter).
Sens psychologique : le désir est une tendance devenue consciente d’elle-même, qui s’accompagne de la représentation du but à atteindre et souvent d’une volonté de mettre en œuvre des moyens d'atteindre ce but. »
Wikipédia

De cette définition se dégage le sens premier du Taureau. Le désir est l’élément moteur, sans désir nous stagnons. Le désir tel que nous le percevons est la résultante du désir de l’âme soit par extension de l’Esprit. Ce désir, que l’on va nommer désir fondamental n’est autre que l’aspiration de l’âme à descendre dans la matière et retrouver l’unité ainsi perdue en entrainant avec elle les formes transcendées. C’est l’union ou la réunion de l’Esprit et de la Matière.
Selon notre âge de conscience, la perception que nous aurons de ce désir va engendrer des tendances différentes. Vers l’individualisation dans la phase involutive, et vers l’unité dans la phase évolutive. Nous détaillerons cela ultérieurement.

Il est aussi intéressant de noter que les moyens d’atteindre le but désiré sont inhérents au désir lui-même. Le Taureau nous propose en effet un but ainsi que le moyen d’y parvenir. Ce signe est celui qui représente le mieux l’humanité et sa raison d’être.

Le désir est, en un sens, lié à la souffrance. Regret de ne pas posséder quelque chose, peur de manquer, angoisse de la perte… Ces ’’symptômes’’ s’amenuisent au fil de l’évolution jusqu’à ne plus être. Ils sont le fruit de la résistance de la matière à la transcendance. Bouddha disait qu’il faut transformer ses désirs et non les taire ou les détruire. Ces souffrances sont le fruit du manque de clairvoyance. Elles sont liées aux formes, non à la lumière qui les habite.
Par le passé (majoritairement du fait de l’église Catholique) on a voulu nous culpabiliser à l’égard du désir et du sexe. Il était mal de désirer un bien matériel, mal de prendre du plaisir par la chair, mal d’être gourmand... Il est intéressant de voir que ceux qui prêchaient cela initiaient au même moment des guerres de religion. Et qu’est-ce qu’une guerre sinon le désir d’imposer à l’autre notre volonté ou nos croyances ? Cette époque est révolue et ses grands acteurs cristallisent lentement.
L’Humanité est une entité qui se décline en plusieurs sous parties géographique de maturité de conscience différentes. On peut retrouver ce que l’Europe a vécu à travers le Christianisme dans le monde musulman actuel (port du voile, impositions religieuses, guerres de religion…). On voit clairement deux nations, deux populations distinctes qui, au même titre que deux individus, vivent à deux âges de conscience différents et de ce fait ont une interaction avec le désir différentes.


Et le sexe dans tout ca ?

Le sexe, l’interrelation donnant la vie, un besoin instinctif de création, attrait de la matière pour l’esprit. Il n’est que l’un des champs d’expression et d’expérimentation de l’âme.
Le sexe est ce qui engendre. Toute relation va engendrer quelque chose, autant au niveau matériel qu’au niveau ésotérique. Du fait du désir fondamental, l’âme s’incarne au sein de la matière dans le but de procréer. Le rapport entre âme et personnalité a un but d’unification, de retour de l’âme à l’esprit accompagné de la matière transcendée, de faire naitre cet état en la matière.
Dans cette relation, la matière est le champ d’expression de l’âme. Les Formes étant les réceptacles du travail de transcendance de l’âme. Ainsi, on comprend que tout est parcelle de Vie, tout est d’essence divine. Créer la vie prend ici tout son sens, ne se limitant plus au simple fait de donner naissance à un enfant, tout étant réceptacle de vie. Un homme d’église, le père Pascal, parlant des piliers du mariage Catholique, explique que la fécondité ne se limite pas au fait de donner naissance à un enfant. Il se considérait lui-même, et à juste titre, comme fécond dans sa relation aux autres.
Le sexe est un moyen d’expression de l’humanité. Interdire le sexe ou le restreindre c’est brider l’âme dans ses champs d’expérimentation et de travail. Une vie spirituelle, à quelque niveau que ce soit, n’est pas une vie coupée des formes et du sexe. N’oublions pas que Bouddha, Moise, Abraham, Marie et bien d’autres êtres spirituels avancés ont eu famille et enfants. Le plan s’exprime par le biais des désirs, brider l’un de ces champs d’expression c’est se brider soi même. Partant de ce constat, les pratiques homosexuelles ne peuvent être considérées comme contrenature ! Le sexe c’est l’unité mutuelle de polarités complémentaires. On comprendra que les pratiques déviantes sont celles qui ne tiennent pas compte de la mutualité au sein du sexe. Le sexe sans interrelation n’est autre que de la domination, de la soumission, de la violence.

« L’amour est la réponse, mais en attendant la réponse, le sexe soulève de bonnes questions. »
Woody Allen


Le sexe d’un point de vue physique, émotionnel et mental :

SEXE Physique : Impulsion animale dans un but procréateur ou dans son incapacité à résister à la séduction d’un partenaire potentiel.
SEXE Emotionnel : Relation guidée par la passion. Dépendance à l’autre individualisé.
SEXE Mental : Conscience d’un tout qui engendre ce qui doit être. Application de cette énergie de vie.


Evolution du désir :

« Le bonheur c’est un plat de frite supplémentaire »
Snoopy


Tout au long de la phase d’involution et d’évolution, la perception que l’on a du désir évolue.

L’homme animal passera d’un désir à un autre sans but précis, sans plan personnel ou global (comme nous l’avons vu dans le Bélier).

L’homme involué va s’identifier à ses possessions et, de fait, être affecté par les souffrances décrites plus haut. Le désir inférieur se définit part les mots Avoir, Acquérir, Prendre et Souffrir. Les désirs de l’homme involué, tout comme ses possessions, ne seront pas uniquement d’ordre matériel mais aussi émotionnel ou mental.
Le désir est source de plaisir égoïste accro à la société de consommation. Cette relation au désir matériel est la cause d’une grande partie des fléaux engendrés par l’humanité comme la surconsommation énergétique qui a généré la crise nucléaire ; le pouvoir de l’argent, raison pour laquelle nous passons la majeure partie de notre temps au travail…
Le désir émotionnel vient ensuite. Amoureux transis, besoin du couple, déprime du célibataire, souffrance de la séparation. La souffrance de l’absence, de la perte ou de la peur de perdre est plus qu’évidente à l’égard du désir émotionnel.
Le désir mental, plus subtil, est lié à la connaissance, le besoin d’instruction. Certaines personnes sont quasi incapables de quitter l’université pour rentrer dans la vie active, d’autres connaissent huit langues ou plus.

« Travailler pour gagner sa vie, OK. Mais pourquoi faut-il que cette vie qu’on gagne, il faille la gaspiller à travailler pour gagner sa vie ? »
Mafalda

La transition involution/évolution n’est pas un moment précis défini dans le temps. On ne se lève pas un matin, date anniversaire de l’âge de conscience, grand premier jour d’évolution. On assiste à une transformation progressive du désir, un désir de changement, une perte d’intérêt pour ce qui nous attirait auparavant. Repensez a votre vie passée et plutôt que de d’attribuer les changements à votre âge, pensez à l’évolution de vos désirs, de vos aspirations. Si l’on a cessé de draguer tout ce qui bouge, les journées shopping, les soirées arrosées… ce n’est pas forcément lié à l’âge de nos artères.
Cette étape de l’évolution du désir se traduit par la naissance d’idéaux. La justice pour tous ! Vive la liberté ! Non aux dictatures !… Ces idéaux ne sont pas sujets à la peur de la perte (ou rarement). Par contre, ils sont souvent liés au besoin de partage voire d’imposition. Du désir d’imposer notre savoir, notre culture, notre religion, nos idéaux nait la violence (tout comme pour le désir d’imposer son propre plan dans le bélier). Des guerres sont nées d’idéaux. De Greenpeace à l’église Catholique, tous avaient cette impulsion, ce désir de changer l’autre, de le ranger à sa cause. Et tous pensaient bien faire mais ne prenaient pas l’autre en considération. On pourrait croire cette phase transitoire tournée vers l’autre, vers le tout, mais on est ici encore en présence d’égocentrisme, d’égoïsme. On fait encore les choses par rapport à soi. Le ’’soi’’ pouvant représenter un groupuscule tout au plus. Quand j’ai commencé la méditation, il y a une phrase que je sortais parfois et qui n’a pas souvent été comprise : « je suis égoïste, j’aide les autres ». On peut aller vers les autres, œuvrer pour eux et être tourné vers soi. On peut éclairer les autres de nos vérités sans se soucier de ce qu’ils vivent et qu’ils ont à vivre.
Viennent ensuite le désir de se connaitre intérieurement, les réflexions sur l’âme, la méditation, la prière, Dieu mais aussi la réflexion, la lecture… Cette recherche de quelque chose de supérieur est une nouvelle forme de désir dans l’évolution.

L’homme évolué tend vers des valeurs de groupe. Il est dans la recherche de l’union entre l’âme et la personnalité en lui et en toute autre forme. Il agit pour l’ensemble et véhicule des valeurs planétaires. Ses désirs tendent vers le désir fondamental, il aspire à l’unité par le service non par la jouissance, le désir n’est plus synonyme de plaisir égoïste.
Alors se pose la question suivante : « Aider aide-t-il vraiment ? ». Si chacun a à vivre ce qui lui est proposé, si notre vie terrestre est le champ d’expérimentations de l’âme, son atelier à la transcendance, en aidant je nuis à ce qui a été mis en place, à cette expérience. Aider deviendrait un frein à l’évolution d’autrui ? En effet, aider peut nuire si l’on aide à trouver mais pas si l’on aide à chercher. Doit-on énoncer de grandes vérités qui ne peuvent être comprises ? Doit-on apporter des solutions sans s’étendre sur le cheminement qui y mène ? Pourquoi ne pas aider les individus à chercher à leur niveau au sein de l’unité ? Ainsi notre intervention se fait en conscience, dans de justes relations. De sorte que je ne me positionne pas en obstacle à l’évolution mais en facilitateur à la compréhension. L’état de service c’est servir l’ensemble pour l’ensemble. C’est un travail de coopération, d’interrelation, non d’individus distincts.
L’homme évolué recherche l’âme en toute chose et perçoit la valeur fondamentale à travers la forme, tout comme Hercule dans le Taureau. Il perçoit l’éclat du tout au delà des apparences et comprend la nécessité de l’autre et la nécessité d’avancer ensemble. On peut nommer cela la clairvoyance.

En fin d’évolution ce qui doit être apparait comme une évidence. L’homme évolué n’a plus de désir personnel mais il perçoit le désir du plan global et le met en application. Il perçoit l’éclat du tout en chaque forme. Il est à la fois conscience d’ensemble et individu.


III – Conclusion du Taureau

Les problèmes liés au taureau sont multiples. Société de consommation, manipulation des médias, guerres de religion, crise du pétrole… tous ces maux ont pour origine une perception trop basse du désir originel.
Le changement doit venir de nos perceptions. Il ne tient qu’à nous de chercher la lumière en chaque chose, de ne pas juger l’enveloppe. A nous de travailler de concert, d’être dans une mouvance d’ensemble, prendre conscience de la globalité. A. Bailey définit ainsi l’aspect supérieur du Taureau : « je vois et, quand l’œil est ouvert, tout est illuminé ».

Le Bélier nous a donné l’impulsion et l’orientation nécessaire. Le Taureau nous propose la mise en pratique de ce qui doit être.
Tout est question de perception !